Des expériences...
Bonjour! Cette semaine j'ai avancé la couverture géante. A part la laine blanche, le reste est filé main, en mérinos. Le toucher et la texture du tissu sont extraordinaires.
Pour celles qui ne filent pas, la laine que l'on obtient ainsi est d'une douceur qui justifie le mal qu'on se donne! Cela n'est vraiment pas une couverture qui gratte, au contraire, elle est d'une souplesse fantastique, et moelleuse. A côté, le fenouil géant, maintenant il fait plus d'un mètre de haut...
Je vais continuer les bordures avec ce mérinos gris foncé, superbe.
Sinon, j'ai commencé à filer la laine de Florence... La voici toute belle sortie du carton!
Et filée, mais est-ce que ça ira avec du 5mm? Ici, elle est posée sur une promesse exceptionnelle de pavot!!! Dis, Florence, pourras-tu m'envoyer une photo du mouton?
Elle est destinée à un pull d'adulte. Je vais occuper quelques unes de mes soirées à la filer, j'en ai 1kg et quelque.
Sinon, rayon bêtises, quoi de neuf? De la cochenille...
... et 500g de kid mohair à filer des bergers cathares...
Je recommence mes explications pour celles qui n'auraient pas suivi. Pour préparer 500g de mohair (ou de laine), à être teints, il faut 8% du poids en alun (soit 40g) et environ 7% de son poids en crème de tartre (soit 35g). Tout d'abord, on lave le mohair ou on le laisse tremper un certain temps dans de l'eau pour faciliter l'absorption ultérieure. Il faut des gants en plastique, des casseroles diverses, tous entièrement consacrés aux teintures. Cela, afin de ne pas intoxiquer vos proches avec de drôles de produits.
La crème de tartre et l'alun - un sel d'aluminium non absolument toxique mais irritant - se présentent sous la forme de poudre que l'on dissout dans de l'eau bouillante. La solution d'alun et de crème de tartre est versée dans une très grande casserole (j'en utilise une en acier) dans laquelle on rajoute de l'eau froide, afin que la température soit tiède plutôt froide.
On place la laine dans la casserole (20l d'eau afin de laisser la place à la laine pour qu'elle gonfle sans feutrer), et on fait monter la température très doucement - afin d'éviter le feutrage - jusqu'à frémissement. Laisser frémir une heure, puis couper le feu et laisser refroidir. J'ai laissé mariner deux nuits, puis rincé abondamment le mohair afin de faire partir les sels.
On prépare alors 20% du poids de la laine en cochenille, soit 100g.
On la met dans de l'eau que l'on fait bouillir afin d'extraire la teinture:
C'est beau, non? Puis, on filtre, et c'est là que j'ai fait la grosse bêtise! A ma décharge, les enfants ne voulaient pas en perdre une miette, du coup j'ai mal filtré et laissé passer plein de petits résidus dans la solution de teinture!!!
On place enfin la laine dans la décoction diluée (pour que la température soit douce), puis on refait chauffer, doucement jusqu'à frémissement. On laisse frémir une heure, puis on éteint et on laisse la température retomber.
Il faudra que je rince à grande eau - j'espère pouvoir faire partir le résidu mais cela n'est pas gagné - et même, laver la laine. Ensuite, il me faudra filer le mohair!? Nous verrons si c'est réussi!
Avec cette recette, en principe les couleurs sont solides et ne fuient pas. J'ai encore eu des déconvenues avec le mérinos d'Ashford qui déteint réellement, même déjà lavé... A ce compte, il vaut mieux teindre soi-même! Bref... La suite au prochain épisode!