De retour d'Estonie
Quelques choses sur l'Estonie: il fait vraiment très froid (-20°), il n'y a que quatre heures de jour par jour en ce moment, les russes sont partis depuis 1995 mais jamais très loin, le centre ville de Tallinn est classé au patrimoine mondial de l'Unesco parce qu'il est vraiment superbe, le salaire minimum est de 110€ par mois, et on tricote pour de vrai puisque les magasins pour touristes sont plein de ces jolies mitaines, faites à la main!
Pour le reste, il est difficile de se faire une idée d'un pays en
n'y restant que quelques heures hors du travail, et dans la nuit noire.
Le pays est très peu densément peuplé, et, à part dans les années 30,
n'a jamais été indépendant, des danois, des allemands, des suédois ou
des russes qui l'occupent depuis 1000 ans: c'est-à-dire que les
Estoniens n'avaient pas le droit de posséder leurs terres. Notons que pour une fois, les Français n'y sont pour
rien.
Les gens sont adorables; au centre ville, très touristique
évidemment, il y a des guildes de patchwork, de feutrage, de cuir dont
les ateliers sont ouverts. Et les magasins vendent vraiment de la laine
à feutrer, filer, ou à tricoter! Mais aussi, de l'ambre, du bois, du
lin. L'Estonie a, aujourd'hui, un succès notoire dans les new techs,
internet, mobile, informatique etc.
Je ne l'ai pas dit, mais l'Estonie fait partie de l'Union Européenne, sans Schengen ni Euro pour l'instant.
J'ai pu avancer mon écharpe de voyage, au gré d'escales aussi variées qu'inattendues et longues - Copenhague, Prague: Aurore de gouttes de rosées, papillons, pommes de pin et rosettes, pour ma soeur Aurore (qui ne connaît pas mon blog), quand je l'aurais finie si Dieu me prête vie! En aiguille 2mm c'est long.
Tallinn serait peuplée de fantômes... et de nymphes. Il n'y a bien
qu'en France que les sorcières, limaces et vampires n'ont pas leur
pendant de merveilleux: où sont passées les licornes et les fées? (Ne
me parlez pas des belles princesses de magazines qui travaillent pour
telle ou telle marque, elles me paraissent aussi horribles que les
sirènes qui dévorent et déchiquettent ceux qui les écoutent...)
Alors
que ces voyages me rendent très europhile, je redécouvre avec tristesse
que nos événements Français semblent anormaux et uniques partout
ailleurs, où la plupart des européens aiment leur pays, et en sont
fiers. Par exemple, un tiers des habitants d'Estonie s'est réunie pour
chanter en 1991 des chants populaires, en protestation contre les
soviétiques. Où est chez nous la liberté à part celle du commerce?
Pouvons-nous seulement prétendre être libres alors que notre identité
est de plus en plus floue et refoulée?
Heureusement, j'avais pris un peu d'avance sur Hyawatha, et terminé de filer un petit bout de mérinos brun, destiné à rejoindre mon pack de la semaine dernière... pour le projet pas encore bien défini de pull PIS!
Je retrouve avec beaucoup de plaisir ces petites choses, quant à la
séparation d'avec ma famille c'est ce que je déteste le plus.
A bientôt!
P.S.
Pour avoir une idée de ce à quoi ressemblent les Estoniens, le
personnage de Szut dans Coke en Stock est assez bien vu, il faut le
dire.